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Positif (1972) - Frenzy

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FRENZY. Américain, de Alfred Hitchcock, avec John Finch, Anna Massey, Alec MacCowen, Barbara Leigh Hunt, Barry Foster.

Il y a quelque chose de gênant dans l'empressement de nos excellents confrères de la critique quotidienne et hebdomadaire à célébrer Frenzy. Les voilà, tout heureux de retrouver « leur » Hitchcock à l'occasion d'un film mineur (même si c'est le 52"), destiné à rendre à l'auteur de Notorious une crédibilité commerciale que deux échecs (Torn Curtain et L'Etau) avait entamée, comme ils entamaient sa renommée apparemment mise au goût du jour (esthétique, sinon politique). Inutile de chercher dans Frenzy l'éclat sourd et le « délire de réalité », qui faisaient le prix de ses oeuvres très personnelles des dernières années (Psycho, The Birds, et même, malgré tout le mal qui en fut dit dans ces pages même, Marnie). Un scénario paresseux, qui emprunte à The Lodger moins Jack l'Eventreur, et à The Wrong Man moins le mysticisme, passe d'un « suspect » pas très intéressant à un criminel qui ne l'est guère plus, et finalement se concentre (nul doute qu'ici qu'Hitchcock n'ait visé la critique parisienne, çà et là chatouilleuse dans son chauvinisme à propos de L'Etau) sur un policier, que visitent des envies de meurtre à proportion des plats de « cuisine continentale » que lui fabrique son épouse. Le film, d'ailleurs parfaitement interprété, est à l'image d'un de ces plats : la soupe de poissons où des morceaux entiers, fascinants mais peu digestes, flottent côte à côte dans un brouet insipide. Hitchcock, qui dans sa substitution croissante des activités de nutrition aux activités sexuelles, s'avère de plus en plus un « précurseur » de Marco Ferreri, fait alterner le pastiche pur et simple de ses anciens gags (le briquet dans l'égout de Strangers on a train devient ici l'épingle de cravate que garde la main d'un cadavre, Patricia Hitchcock est remplacée dans ses activités médisantes et révélatrices par une secrétaire à lunettes...) avec des prouesses techniques, d'ailleurs signifiantes... Ainsi l'entrée en hélicoptère du générique, qui commence par une carte postale de Londres, avec vignette en haut à droite ; les deux plans formant un pseudotravelling, qui « descendent » tout un escalier et traversent la rue lors du deuxième meurtre... Prouesses que les amateurs de « suspense » limitent à leurs frissons habituels.

De même, les « fans » du Hitchcock anglais noteront, et en couleurs, des aspects documentaristes : à chacun son plaisir. Quelques éclairs (la première entrevue du couple séparé ; le très beau plan où un discret rire anonyme s'entend malgré la musique lyrique qui accompagne la marche de l'assassin quand îl croit s'être débarrassé d'un cadavre : l'épisode entier de la dénonciation) surnagent sur la neutralité anecdotique de l'ensemble, qui « attache » bien moins que, par exemple, L'Etrangleur de Rillington Place de Fleischer. La thématique complexe et stylisée des grands films, même lorsqu'ils semblaient s'inscrire dans une notion de « genre », (tels jadis To catch a Thief et North by Northwest pour les complots, Paradine Case et Under Capricorn pour le romantisme...) se dégrade ici, non par inégalité, maladresse et Indécision (comme dans Torn Curtain et L'Etau) mais par somnolence : Hitchcock, dans la bande‑annonce, dérive au fil de la Tamise, comme une quelconque femme nue. Sur le film, il indique tout de suite, avec une malice trop grosse pour être énorme, qui est l'assassin : sa mère se tient à ses côtés. Bref, ce retour à la matrice déçoit, mais pas au point de jeter le vieil enfant avec l'eau du bain.

G. L.

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There is something embarrassing in the rush of our excellent colleagues in the daily and weekly review to celebrate Frenzy . Behold, all happy to find "their" Hitchcock during a minor film (even if it's 52 "), designed to make the author of Notorious commercial credibility only two failures (Torn Curtain and Topaz) had begun, as they were beginning his fame apparently brought up to date (aesthetic, if not political). Needless to search Frenzy shine deaf and "delusions of reality", which were the price of his works very Personal recent years (Psycho , The Birds , and even despite all the evil that was said in these pages even Marnie). A lazy script, which borrows from The Lodger least Jack the Ripper, and The Wrong Man less mysticism, pass a "suspect" not very interesting to a criminal who is no more, and finally focuses (no doubt here that Hitchcock had not referred the Parisian critics here and there in ticklish his chauvinism about Topaz) a police officer, that visit cravings murder proportion dishes "continental cuisine" as he makes his wife. The film also perfectly interpreted, is like one of those dishes: fish soup where whole pieces, fascinating but little digestible, floating side by side in a tasteless gruel. Hitchcock, who in his increasing substitution of nutrition activities in sexual activities, is becoming increasingly a "precursor" of Marco Ferreri, alternates outright pastiche of his old gags (the lighter in the sewer of Strangers on a train here becomes the tie pin that keeps the hand of a corpse, Patricia Hitchcock is replaced in his slanderous activities and revealing a secretary with glasses ...) with technical prowess, also signifying ... Thus the entry of generic helicopter, which begins with a postcard from London, with vignette on the top right, and the two planes forming a pseudotravelling who "descend" while stairs and cross the street at the second murder ... prowess that fans of "suspense" to limit their usual chills.

Similarly, the "fans" English Hitchcock will notice, and colors, documentary aspects: to each his own pleasure. Some flashes (the first interview separated couple, the beautiful place where a discrete anonymous means laugh despite the lyrical music that accompanies the work of the murderer when he thinks getting rid of a corpse: the entire episode of termination) float on anecdotal neutrality of all, that "home" much less than, for instance, The Strangler Rillington Place Fleischer. The complex and stylized great movies theme, even when seemed to fit into a concept of "gender" (as formerly To catch a Thief and North by Northwest conspiracies, Paradine Case and Under Capricorn for romance ...) degrades here, not inequality, clumsiness and Uncertainty (as in Torn Curtain and Topaz) but sleepiness: Hitchcock in the trailer, drifting over the Thames, as any naked woman. On film, he said immediately, with malice too big to be huge, which is the killer: his mother is at his side. In short, this return to the matrix disappoint, but not to throw old child with the bath water.